Menu

Bali Yoga Trip - Troisième jour

mardi, décembre 26, 2017

Mysore à Samahadi Yoga - coup de soleil - Vinyasa à Seminyak Yoga Shala - apéro à Seminyak - massage


Levé à 5 h 15, Il fait beau et chaud. En fait ici, les premières lueurs de l'aube commencent à 5 h 30 et il fait grand jour à 6 h 00 Bon petit déjeuner fait de céréales et de yaourt à boire achetés la veille au mini-mart à côté de l'hôtel et conservé dans le mini bar de ma chambre, puis, à 6 h 20, je commande un taxi depuis l'hôtel en appelant la réception pour aller faire une classe Mysore à Samhadi Yoga.

La veille, j'ai consulté de programme de ce centre de Yoga que j'ai trouvé sur le blog providentiel d'une américaine. Tous les matins, à 7 heures, il y a cette classe Mysore animée par Jaqueline qui fait du Yoga depuis 20 ans. Il est bien spécifié pour cette classe sur le programme "PAS DE DEBUTANTS", et on peut lire autre part qu'il faut connaître au moins la partie des half primary series faite debout.
C'est mon cas, mais ça ne m'empêche pas d'angoisser de me retrouver à pratiquer avec des experts en Ashtanga, moi, qui pour l'essentiel, ai appris les half primaries series sur une vidéo trouvé sur Internet.

Le taxi n'en finit pas de rouler et l'heure de la classe approche, nous entrons de plus en plus à l'intérieur des terres et je visite des espaces où il y a moins d'habitations, plus de rizières. ça et là un petit bar ou restaurant branché, une belle blonde longiligne vêtue des derniers vêtements de sport à la mode en train de faire son jogging très matinal le téléphone à la main et les écouteurs vissés sur les oreilles.
Il semble que je sois dans un coin assez branché prisé par les surfeurs en quête de calme et de prix très bons marché.

Le taxi finit par arriver au centre Samhadi, c'était improbale, je ne sais comment il a fini par trouver. Le centre est complètement perdu au milieu d'une campagne tranquille et accessible seulement par une petite route.
Le chauffeur lui-même semblait un peu perdu. Je l'ai compris quand il a été soulagé de voir une jeune femme marchant en bord de route un tapis de Yoga roulé sous le bras quelques centaines de mètres avant d'arriver au centre. Je me suis dit que la jeune femme allait être super en retard au cours.
Il faut dire que le chauffeur était jeune et avait entré l'adresse sur Google itinéraire au moyen de son téléphone avant de partir de l'hôtel. La course de près d'une demi heure m'aura coûté 60 000 roupies (4 euros). Bien sûr, ce jeune chauffeur adepte des nouvelles technologies n'a pas la monnaie sur 100 000 roupies et me demande d'aller faire le change à la boutique du centre qui est la première porte accessible de Samhadi Yoga.

Je m'exécute et croise au passage dans la boutique une autre grande et belle blonde longiligne qui me gratifie d'un sourire radieux. La journée commence bien ! Je reviens dans la boutique payer mon cours, en m'excusant du retard, un peu stressé. La jeun indonésienne qui tient le comptoir, très animée et lumineuse comme elles savent l'être ici, m'explique qu'une classe Mysore n'a pas vraiment d'horaire. Elle est ouverte entre 7 heures et neuf heures, on vient quand on veut, on repart quand on veut, on pratique la serie que l'on veut et le prof nous observe discretement et nous donne des coseils de temps en temps. C'est une sorte d'atelier en fait.

Je suis le premier arrivé. Jaqueline semble être là depuis longtemps. Son tapis est déplié. La salle est immense, toute en longueur, elle ressemble plus à une salle de cours de danse qu'à un studio de Yoga à ceci près qu'il n'y a aucun miroir. De chaque côté les plus longs de ce rectangle que forme la salle les murs sont faits de longues baies vitrées et donnent sur la végétation équatoriale. Ajoutez à cela un vieux parquet patiné par les années et vous ne savez plus en entrant, où vous êtes, ni dans l'espace, ni dans le temps. Quand je suis entré, au beau milieu de cet espace incroyable, deux chiens se chamaillaient que Jaqueline a fini par faire sortir après s'être rapidement entretenu avec moi. Elle a semblé complètement soulagée quand je lui ai dit que je connaissais les half primary series par coeur et que je les pratiquais tous les jours.

J'ai commencé mes series. Jaqueline passait de temps en temps pour vérifier si j'avais effectué les mouvements dans le bon ordre. Elle prenait sa mission très au sérieux et heureusement que je connaissais bien mes series avec toutes les variations car Jaqueline me faisait bien sentir que j'avais intérêt à faire mes series exactement comme il faut avec toutes la variations sans rien oublier.
Pendant ce temps les autres pratiquants sont arrivés et j'ai été abasourdi par leur niveau. Il semblaient tous être professionnels et combinaient souplesse et maîtrise de postures avancées.
Jaqueline était assistée d'une deuxième prof (peut être la belle blonde longiligne croisée à l'accueil, mais je ne suis pas physionomiste) et je les voyais donner des conseils aux autres participants qui semblaient être eux mêmes des experts irréprochables.
Tout ça m'impressionnait beaucoup et je savourais la chance que j'avais de me retrouver immergé dans ce temple du Yoga perdu au milieu d'un campagne improbable au coeur de Bali.

Je me suis mis à pratiquer avec une intensité rarement éprouvée. La salle avec ces baies vitrées s'était transformée en serre avec cette belle journée qui commençait et j'étais en nage.

Je reconnu un des participants que je suivais sur Instagram. Facile à reconnaître, il est tatoué de la tête aux pieds, même le visage, et porte de curieuses boucles d'oreilles. Je le vis travailler ses équilibres sur les mains et monter en hand stand avec une une aisance et une tranquillité déconcertante.

Je me fis corriger souvent sur l'ordre des postures. J'avais souvent tendance à commencer une posture par la jambe gauche au lieu de la droite.
Jaqueline vint aussi me voir pour me faire placer un bloc sous les fesses pour deux postures : triang mukhaekapada paschimattanasana et marichyasana
J'eu aussi la chance vivre mon premier ajustement pendant paschimattanasana. Jaqueline ou l'autre prof vint se placer derrière moi pour me pousser au niveau du bassin afin que je me plie plus. Puis elle appliqua ses pouces de chaque côté de ma colonne vertébrale, et là, j'entendis ma colonne craquer et sentis une énergie douce et forte me traverser au niveau du bassin, comme si quelque chose s'était débloqué.
Enfin, alors que j'étais plongé dans uttana padasana, les yeux fermés, prolongeant la posture au maximum, les jambes et le ventre tremblant sous l'effort, je sentis deux mains se placer sur les miennes pour les inviter à se joindre.

Vers huit heures, quand Jaqueline conclut que tout le monde était arrivé, elle arrêta l'atelier pour un Om général et le chant du Sutra qui précède toute séance d'Ashtanga Yoga. Puis tout le monde reprit tranquillement son travail.

M'étant relevé tranquillement de mon savasana je captai le regard de Jaqueline et lui remis le ticket que m'avais donné l'hôtesse. Je remerciai chaleureusement Jaqueline, c'était sincère, j'étais transporté par l'expérience. Elle sembla sincèrement touchée en retour. L'expérience restait inoubliable jusqu'au bout.

Je suis allé ensuite boire mon jus rituel au bar du centre. Deux autres pratiquantes sont venues elles aussi sans chercher une quelconque complicité.
Puis, je suis allé faire quelques emplettes à la boutique. Je voulais laisser de l'argent à cet endroit magique et aussi ramener quelques souvenirs. Je pris un t-shirt au nom du centre, de l'encens, de l'anti-moustique et un chapelet de grains de bois que je me mis à m'enlacer autour du bras à partir de ce jour là.
Je sorti pour regagner l'hôtel. Bien entendu aucun taxi ne passerait sur cette route perdue dans les rizières. Au même moment une des deux participantes qui était au bar sortit aussi et se dirigea vers son scooter. Nous nous sommes salués avec un gentil sourire et un "have a nice day" cordial et bon enfant. Je l'ai regardée sortir son scooter et monter dessus en continuant à la saluer longuement d'une main. Elle est partie sur son deux roues, s'éloignant sur cette petite route qui mène au Samhadi en me regardant dans son rétroviseur et en me saluant elle aussi une dernière fois le bras hautement levé dans ce ciel équatorial brûlant. Je me suis senti adopté, je semblais avoir fait mes preuves d'apprenti yogi.

Je suis revenu à la boutique pour faire appeler un taxi. L'hôtesse m'a dit que ça n'était pas possible de faire venir un taxi dans ce coin et m'a dirigé vers le propriétaire de la location de scooter d'à côté qui s'est fait une joie de me raccompagner à l'hôtel pour 100 000 roupies (6 euros) dans son beau monospace climatisé. Nous avons sympathiquement échangé pendant tout les trajet. La journée commençait bien, vraiment !

Je passe le début de l'après midi au bord de la piscine. Je nage un peu. Je me fais bronzer. Je m'endors. Je m'en sors avec un bon coup de soleil sur tout l'avant du corps, torse, ventre et cuisses. Je commande un taxi pour aller faire une séance de Vinyasa à Seminyak Yoga Shala. Le taxi a un mal fou à trouver l'endroit. En fait, c'est une toute petite salle au dessus d'un magasin d'accessoires pour le Yoga : Divine Goddess Seminyak. Si vous voulez y aller donnez plutôt l'adresse du magasin au Taxi en non celle du studio.
J'arrive en retard mais ça n'a pas l'air de gêner Julia qui tient la boutique et qui fait payer les entrées. Elle m'informe que le cours vient à peine de commencer. Je monte par un petit escalier de bois et débouche sur une petite salle au parquet impeccable et aux murs écrus décorés de photos des principaux gurus. Dans un coin trône un autel dédié au fondateur du Yoga Ashtanga.

Le cours de ce soir est animé par Sri, une indonésienne et à part moi, il n'y a que deux autres participantes qui sont indonésiennes elles aussi. Le cours va donc être donné moitié en anglais et moitié en indonésien. ça ajoute encore au dépaysement. Encore une autre façon de se sentir à la fois perdu et immergé, différente de celle de ce matin. Ce matin j'étais perdu chez des fous de Yoga, mais tous occidentaux, dans un endroit confidentiel, ce soir, je suis au coeur du quartier le plus chic de Bali mais perdu dans une salle introuvable, intimiste, et mélangé à une pratique locale du Yoga.
La salle de Seminyak Yoga Shala est climatisée. Autant j'ai apprécié le côte "root" de la salle de Samhadi ce matin avec cette chaleur de serre rappelant Mysore, autant j'apprécie pour cette séance du soir dans le quartier chic de Seminyak la douceur de l'air tempéré par les climatiseurs. Je vais pouvoir sortir de la séance avec une relative fraîcheur et évoluer dans la ville avec une odeur corporelle décente.

Cette séance de Sri va nous faire beaucoup travailler l'ouverture du bassin. Beaucoup de fentes et de torsions. La séance commence comme un Vinyasa assez doux, mais se finit en quelque chose qui ressemble plus à du Yin Yoga. Sri nous avouera à la fin de la séance qu'elle nous a trouvé fatigués et qu'elle a adapté la séance à son public. Pendant toute la séance Sri explique en indonésien et en anglais les vertus des postures selon la médecine chinoise. Elle nous donne beaucoup d'explications sur les fonctions de la rate, du foie et surtout des reins en médecine chinoise et nous bourre de conseils pour adapter notre discipline de vie de façon à prendre soin de nos reins. D'après le peu dont je me souviens, les reins seraient censés évacuer les mauvaises émotions comme le stress et la colère et seraient particulièrement sollicités quand on a une pratique sportive intense (ce qui est justement mon cas en ce moment avec 3 heures de Yoga par jour). Elle nous conseille de faire les postures bonnes pour les reins quand on subit du stress, qu'on est animé par des sentiments de colère ou d’agressivité ou encore quand on s'entraîne fort physiquement.

Je finis la séance dans un état d'euphorie similaire à celui de ce matin. j'en profite encore pour acheter quelques souvenirs. Je prends un bracelet fait de perles de chapelet et de quelques améthystes censées être bénéfiques contre l’irritation, l'agressivité, la colère. J'ai un tempérament Pita à maîtriser au quotidien. Le Yoga m'y aide beaucoup.

Après l’effort, le réconfort : goûter à base de raw cakes et de jus au restaurant bio d'à côté qui doit faire partie de la même maison puisqu’il s'appelle Divine Earth. Les gâteaux sont délicieux. à l'étage il y a une curieuse salle de cinéma appelée "ciné club" dans le texte et où l'on doit pourvoir se faire projeter de vieux films en dégustant les gâteaux achetés en bas. J'assiste à l'arrivée de trois scandinaves d'une vingtaine d'années qui semblent habituées aux lieux et ont décidé de se faire ce trip ce soir là.

Sorti de chez Divine Earth, je décide de me balader dans la ville, de prendre la température de Seminyak. Je ne suis pas très emballé par l'endroit. Les troitoirs sont très étroits, le trafic très dense, et même si les boutiques et les restaurants sont magnifiques ce n'est pas vraiment un endroit où l'on a envie d'évoluer et de se poser après une séance de Yin Yoga.
Je bois quand même une bière. Je rentre à l'hôtel en taxi. Il est à peu près 21 heures. Je suis fourbu, j'ai un mal de chien aux épaules et ai tout l'avant du corps plus rouge que la peau d'un sioux mais j'ai passé une putain de bonne journée !

C'est là qu'un bon massage à l'Aloe Vera me ferait du bien. Je ressors de l'hôtel pour voir si le salon de massage d'à côté est encore ouvert.
Chouette ! Le salon de massage est ouvert jusqu'à 23 heures. Je rentre à l'hôtel pour prendre une douche et repars pour un massage d'une heure contre les courbatures et les coups de soleil. Je me suis copieusement endormi pendant la séance sur le ventre. Je me suis fait massé l'avant du corps et le dos en position assise dans un état entre le zombie et le somnambule. C'était tellement bien et nécessaire. J'ai laissé 50 000 roupies de pourboire à la masseuse qui était ravie.
Rentré à l'hôtel j'ai encore le courage d'organiser la suite du séjour. Je suis tenté de rester encore quelques jours de plus en bord de mer. Faire quelques séances supplémentaires à Samhadi, Desa Seni ou Seminyak me tente beaucoup. Mais je sais qu'il y a encore plus d'endroits à découvrir à Ubud et que je pourrais y aller à pied ! Je sais aussi que je serai moins isolé à Ubud, que j'aurais plus d'opportunité de rencontrer du monde, de sympathiser.
Il y a aussi Mark Das qui m'attend là bas pour me faire travailler mes hand stands.
Je fais donc un petit séjour sur Booking en cherchant un hôtel sur la rue Raya Ubud qui présente l'avantage d'être en plein coeur des centres de Yoga d'Ubud et à proximité de Yoga Barn et Radiantly Alive qui sont les deux centres les plus cités par les bloggueurs.
Le premier hôtel recommandé par Booking a l'air vraiment bien et ne coûte que 25 euros la nuit ! je n'en crois pas mes yeux. J'ai des doutes, il doit y avoir un vice caché. Tant pis, je décide de faire confiance, je réserve du 27 au 2 janvier : six nuits, 150 euros je n'y crois pas. Le soir même je reçois un gentil message de la réception de l'hôtel avec de beaux messages de paix et d'amour en sanscrit me souhaitant la bienvenue.

Aucun commentaire :