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Bali Yoga Trip - dixième jour

mardi, janvier 02, 2018

Vinyasa 1 et 2 au Yoga Barn, Daniela - Verina - Piscine


Levé 8 h 30.
Le réceptionnsiste m'annoce que je dois changer de chambre
Pas trop en retard pour la séance de Vinyasa 1 et 2 à Yoga Barn.Studio de gauche. Magnifique serre donnant sur des bassins. Je vois Mark et Manuella au premier rang. Il reste une place à gauche. Je la prends. Le type d'à côté a du surpoids et sens mauvais. Mauvaise haleine aussi.
Séance intense. Figures avancées : corbeau, head stand, hand stands. en équilibre seur les mains avec les deux jambes sur les coudes. Shoulder stand.
Discussion avec une belle jeune fille au spa d'à côté.

Rentré à l'hôtel. Petit déjeuner. Rituels religieux d'Ayu et de sa collègue. Le patron est en tenu traditionnelle aujourd'hui. Il vient discuter avec moi.

Descente au café. Discussion avec Verina qui est avec son amie Emmanuella.
Elles s'en vont. Piscine

Dessin de Verina.

Bali Yoga Trip - neuvième jour

lundi, janvier 01, 2018

Ashtanga au Yoga Barn - café du Rendez Vous Doux - Mark Das


Levé 5 h 30. Pas trop en retard pour la séance du Morning Flow à Yoga Barn. Personne. Exploration des lieux. Ashtanga Primary Series dans le jardin du fond. Rencontre avec la patronne.

Rentré à l'hôtel. Petit déjeuner.

Départ pour le café du Rendez Vous doux. Rencontre avec Thierry le patron. Discussion intéressante. Arrivée de Mark. Longue discussion au café. Départ pour le déjeuner. Déjeuner au .... endroit où il faut être vu dans le milieu du Yoga à Ubud.
Rentré sous la pluie équatoriale.
Dessin de Putu.

Arrivée de Mark. Exercices sur les mains en bas au restaurant au bord de la piscine. Exercices contre le mur dans la chambre.
Sieste de 7 à 8. Grignotage dans la chambre. Bonne nuit de sommeil.

Bali Yoga Trip : huitième jour

dimanche, décembre 31, 2017

Dessin d'Ayu - rédaction du blog


Je me suis levé à 11 h 30. Pas mal pour quelqu'un qui s'est couché à 6 heures. Nous sommes le 31 décembre et je suis en train d'écrire mon article sur le 31 décembre. J"ai rattrapé mon retard. Bizarrement, c'est peut être la première fois depuis que je suis à Bali où j'ai l'impression d'avoir fait une vraie nuit complète et réparatrice.
En me levant je ne savais pas si j'avais encore droit à mon petit déjeuner. Je suis descendu de ma chambre et me suis dirigé vers le lobby pour demander, je n'ai pas eu besoin. Un des réceptionniste m'a aussitôt dis bonjour et demandé si je voulais mon petit déjeuner. Les balinais savent vraiment recevoir les touristes.
Le patron est venu me parler. Il m'a raconté ses études en hôtellerie en Hollande, son voyage en voiture de location et en camping en France, en Suisse et en Italie. Il m'a expliqué que l'hôtel et le café était une affaire familiale qu'ils se partageaient avec son frère. Il a dit qu'il aimait beaucoup mes dessins et bien sûr, il m'a commandé un portrait. Hum, comment refuser. Je me retrouve avec encore une commande de plus.
J'entendais une femme parler très fort en bas au café.

Je suis descendu au café finir le dessin d'Ayu. La femme qui parlait très fort était la dame vraisemblablement d'origine italienne dont je croyais qu'elle avait pris congé de Bali quelques jours plus tôt. Elle parlait avec deux hommes vraisemblablement d'origine allemande d'une cinquantaine d'années. L'un deux, encombré d'un embonpoint très prononcé et boudiné dans une short en jean et un t-shirt d kaki des plus classique était tatoué sur tout un bras, mais surtout, son visage était agrémenté d'un figure géométrique d'une 15aine de boules de métal disposées géométriquement. On croise vraiment beaucoup d'individus étrange à Bali. Il avait l'air d"avoir des problèmes de santé assez sérieux car l'italienne lui souhaita une bonne guérison d'un air qui laissait entendre qu'elle ne parlait pas d'une simple grippe. Peut être qu'elle et l'allemande officiait dans la guérison naturelle et chamanique très ancrée dans la tradition balinaise. Je n'en saurais certainement jamais rien.

L'intalienne et les deux allemands sont vite repartis. Le café est resté désert pratiquement toute la matinée. Il a plus beaucoup et fort. J'ai commencé par me faire arroser par certains scooters qui passaient à grande vitesse devant le café dans la rue Kajeng. La rue, ses pavés de galets et ses dalles aux inscriptions, draine très mal l'eau et il y a beaucoup de flaques résiduelles devant le café. C'était moyen drôle.
Le portrait d'Ayu avançait bien. ça valait mieux vu la charge de travail qu'il me restait. Vers midi, le café s'est un peu animé. La patronne, qui ressemble plus à une hawaïenne qu'à une balinaise est descendue avec sa fille qui est très jolie et ressemble pour sa part à une vahinée. Avant de les voir, j'ai entendu sa fille chanter dans l'escalier, pour ne rien gâcher, elle a une très belle voix et chante très bien.
Elles m'ont regardé dessiné comme à l'accoutumée en me gratifiant de sourires complices et en me complimentant de temps en temps. Leur voiture est arrivée et elles s'y sont engouffrées pour je ne sais quelle destination. Je ne les ai pas revues de la journée.
Quelques clients sont venus ensuite. Pas les meilleurs. D'abord un russe solitaire. Comment je sais qu'il est russe ? Parce qu'il s'est mis à visionner des vidéos sur son téléphone avec le son à fond. Puis quatre anglais. Je connaissais les bobos français qui se la jouent cool mais ne parlent en fait que d'argent et de réussite sociale mais je n'avais jamais vu leur pendant anglais. Ce fut le cas avec ces deux couples trentenaires au look baba cool qui se mirent au fond du café et entamèrent d'une voix tonitruante toute une conversation sur le mariage et l'engagement.
C'en était trop, je remontai dans ma chambre écrire et dessiner en toute tranquillité.
Je finis le dessin d'Ayu. Je me remis au blog. Je vis Ayu du balcon, elle venait de prendre son service. Je descendis lui montrer son portrait et j'éprouvai beaucoup de joie à la voir aussi heureuse.
Ensuite j'ai fini de mettre ce blog à jour. Le 31 décembre à Bali consiste en des feux d'artifices lancés ça et là de manière désordonnée par les habitants. La ville reste très calme à part ces explosions. Certaines fusées étaient assez jolies mais le personnel de l'hôtel ni prêtèrent aucune espèce d'attention. Mon repas du réveillon, pris à 22 h 30 consista en un apéritif comportant un assortiment de noix achetées au mini-mart. Elles étaient très bonnes. Un excès de deux bières par rapport à d'habitude et un repas tout à fait habituel au restaurant de l'hôtel. Celui-ci était complètement désert. Quant à l'hôtel, à part moi, il y a deux autres clients d'origine asiatiques mais qui peuvent être de n'importe quelle nationalité. L'une d'elle passa le réveillon avachie sur le sofa de sa terrasse en chattant sur son téléphone.
Je m'octroyai quand même quelques slices du chocolat bio à la vanille que j'avais ramené de la ferme biologique et auquel je n'avais pas touché depuis le jour de mon arrivée à Ubud.

Le vrai moment de convivialité de ce réveillon fut, quand rentré du mini-mart, Ayu et ses deux collègues me convièrent à manger une des parts des deux pizza qu'elles s'étaient faites pour l'occasion. Les pizzas étaient à la fois très exotiques et délicieuses. Les pizzas balinaises, c'était la première fois de ma vie.
Il y eu aussi le moment où, à la fin du repas, appelant Ayu, je lui remis son dessin en lui dédicaçant. Ayu, c'est une fille du coin très simple, qui ne parle pas très bien anglais et qui n'a même pas Internet chez elle. Elle est peut être même un peut simplette mais elle irradie une joie de vivre et un bien être que j'ai rarement vu. La voir se dandiner avec son dessin à la main un sourire éclatant sur le visage en allant le montrer à ses collègues valait tous les réveillons du monde. J'eu droit à la photo rituelle prise une première fois avec Kadek réunissant le modèle, l'oeuvre et l'artiste.

Il n'est pas encore minuit mais je vais me coucher. Demain le réveil va sonner à 5 h 30 pour une classe au Yoga Barn ou au Radiantly alive hitoire de placer l'année 2018 sous un bon signe en la commençant comme j'ai commencé le jour de Noël.
Namaste !

Bali Yoga Trip : Septième jour

samedi, décembre 30, 2017

Morning flow à Yoga Barn, Malika - rédaction du blog


Ce matin là, j'ai bien entendu mon téléphone sonner à 5 heures trente mais je n'ai pas eu le courage de me lever tout de suite si bien que j'ai dû un peu speeder dans mes rituels du matin et que je suis sorti de la chambre à 6 h 38. Hum, c'était juste pour arriver à l'heure au cours de 7 heures à Yoga Barn.
En pressant le pas pourtant, je me suis retrouvé passant l'entrée de ce temple moderne à 6 h 55. Juste le temps de payer le cours avec ma carte de crédit et j'étais parfaitement à l'heure.

A Bali on peut tout payer en carte de crédit dans le mesure où le commerçant possède la connexion, même un simple café dans un bar.
Choisissez de payer en roupies c'est plus avantageux pour la conversion en euros ensuite, j'ai vérifié au cours du voyage sur les outils online de ma banque. Par contre évitez de retirer de l'argent ou renseignez vous auprès de votre banque. Pour un retrait de 1 000 000 de roupie soit une 60aine d'euros, il vous sera prélevé 4 euros de frais. Il se peut que ces frais soit perçus par ATM qui gère les distributeurs automatiques.
J'ai donc réservé mon argent liquide au paiement exclusif des taxis ou pour les commerçants qui ne possédaientt pas le terminal (comme David à Kuta qui m'a vendu mes fameux Sarouels) et ai systématiquement tout payé avec ma carte et en roupies.
Attention, certains mini-markets connaissent des dysfonctionnements de leurs terminaux. Demandez si vos pouvez payer en carte dès l'entrée en magasin. Je vous conseille fortement de n'aller que chez mini-mart :
  • Leurs terminaux de carte bancaire fonctionnent toujours
  • Vous trouverez chez eux des produits de base que vous ne trouverez pas ailleurs comme du café soluble sans sucre et sans lait (Nescafé), du fromage, du Beyo australien toujours et même parfois du Babybel, et des yaourts Elle & Vire aux fruits (cocorico !)


Le thème du cours de ce matin là, animé par Malika, fut l'éveil et la conscience. Malika était une grande bonne femme très mince au teint basané, très certainement métisse. Elle possédait un de ces corps de liane qui semblent pouvoir se plier dans tous les sens comme une baguette en caoutchouc.
La séance fut encore plus soft que celle de Tanya pratiquée l'avant veille. Malika parla de l'éveil, éveil de l'esprit, du coeur et de la conscience qui amènent à vivre plus pleinement notre passage sur terre mais aussi éveil du corps qui venait pour la plupart d'entre nous, dont moi, de sauter du lit et de se dépêcher pour ne pas être en retard à cette classe de 7 heures du matin qui ouvrait la journée à Yoga Barn.

Je fus mitigé par Malika. Il y eut plusieurs fois une certaine amertume dans son discours. Il semblait que cela fut son dernier cours au centre et qu'elle ne le vivait pas très bien. Le contenu spirituel dispensé était un peu trop fumeux et conceptuels à mon goût et sans réel rapport avec les postures. Il y eu aussi un certain cafouillage dans les instructions à plusieurs reprises et nous étions là à nous regarder les uns les autres ou à changer rapidement de posture parce Malika s'était trompée. Je pris plus conscience encore des qualités de Tanya qui avait été parfaite à tous points de vue l'avant veille.

Cette séance, j'osais le torse nu. Il y a un banda en Yoga nommé uddiyana bandha qui consiste en fait tout simplement à rentrer le ventre et qu'il est recommandé de garder tout au long de la séance. Pratiquer torse nu immergé au milieu d'une présence féminine plus qu’agréable quand on est un homme a un effet non négligeable sur la faculté à tenir ce Banda, je vous le garantis !
Mise à part ça, il y avait parfois une légère brise traversant le plateau alors que je pratiquais et à chaque fois je me disais que j'avais tellement bien fait de poser le T-Shirt.

Le côté amusant de cette séance fut que Malika la fit en partie en japonais. Son japonais semblait être parfait. Je ne notais aucune faute de syntaxe ni d'accent. Son métissage était sans doute le fruit de l'union du Maghreb et du Japon. Je savais l'attrait qu'ont les japonais pour l'Indonésie depuis longtemps et j'en ai eu la confirmation pendant ce voyage, ce matin là, encore, plusieurs participants provenaient de l'île du soleil levant.

De retour à l'hôtel, j'ai pris mon petit déjeuner et Kadek, qui était entrain de faire la chambre du bas me faisant face, de l'autre côté de la piscine m'a salué chaleureusement. Je me suis dis que j'allais lui offrir le portrait que j'avais fait d'elle. Elle en a été très touché, mais cela a provoqué chez Ayu et Putu l'envie de bénéficier du même cadeau.
Je me suis donc retrouvé avec deux commandes supplémentaires et après une séance de photos mémorables au bord de la piscine où ces jeuens femme se sont soigneusement recoiffées pour paraître sous leur meilleur jour, je suis descendu au café d'en bas pour commencer le portrait d'Ayu.
J'ai passé pratiquement la journée au café, m'y suis fait apporter à déjeuner. Le groupe de femme habituel était là papotant avec animation en ponctuant fréquemment leur discours d'un "Holly Shit!" sonore.
Puis elles sont parties peu à peu laissant l'allemande toute seule. A peine avais-je commencé à envisager de discuter un peu avec cet intriguant personnage de résidente qu'un scooter stoppa sec à son niveau, monté par un américain de plus de 65 ans qui entreprit de la prendre en chasse. L'homme était très mince et un peu voûté, il avait des jambes toutes maigres et très poilues arquées vers l'extérieur (un ancien cow boy ?) et ponctuées de multiples points rouges qui n'étaient pas de très bonne augure sur son état de santé général. Quand au visage, il était le portrait craché d'Anthony Quinn, mais d'un Anthony Quinn qui aurait eu une très mauvaise hygiène de vie.
L'allemande se laissa compter fleurette sans sourciller bien qu'il sembla qu'elle fût un peu sur la défensive et que ses sourires n'étaient pas toujurs donnés de gaieté de coeur.
L'homme était un peu illuminé, semblait hyper actif, et surtout très bavard. J'eu l'impression que l'allemande travaillait dans le domaine de la guérison naturelle et avait laissé cet homme venir à elle en y voyant peut être un futur client ou tout au moins parce que, j'ai cru l'entendre, elle faisait de l'accueil de l'autre quel qu'il soit un principe de vie. L'américain finit par prendre congé car elle même devait aller à un rendez-vous. Il était question je crois d'une livraison de graines.
Pendant ce temps, le dessin d'Ayu avait bien avancé.

C'est là que je fis connaissance des patrons de l'hôtel restés très discrets jusqu'à présent. Ils vinrent dans le café, comme chaque jour attendre qu'une voiture les prennent pour les emmener en ville. Ils contemplèrent longtemps les dessins que j'avais exposés sur la table et celui que j'étais en train de faire en me félicitant. Je montrai au patron sur mon téléphone le dessin que j'avais donné à Kadek.

Il y eu aussi ce passage de trois touristes européens, une néerlandaise, un italien et un polonais. Ils repartaient aussitôt vers la mer. C'est ça Bali, les touristes font systématiquement le tour de l'île ne restant qu'une nuit ou deux au même endroit. Dans cet hôtel d'Ubud, j'ai vu une succession ininterrompue de couples. Quelques uns m'ont marqué, comme ce Monsieur pas très en forme accompagné d'une femme beaucoup plus jeune que lui et qui se raclait systématiquement la gorge au petit déjeuner, ou ce jeune couple de russes rentrés un soir en trombe, trempés par l'orage équatorial qui faisait rage, et se jetant à peine arrivés dans la piscine.
L'homme qui avait un corps particulièrement musclé sorti de l'eau en montant en équilibre sur les mains sur le bord de la piscine. Bali semble attirer un nombre impressionnant de gymnastes et d'athlètes.

A 17 h 00 je suis allé faire ma sieste rituelle et ai continué à travailler depuis ma chambre jusqu'à 22 heures trente puis suis retourné au restaurant qui ferme tard. Tali et ses collègues m'ont tout de suite reconnu et m'ont fait le meilleur accueil. Tali m'a appelé par mon prénom ce dont j'ai été très touché. J'ai encore pris une commande de dessin sur laquelle je n'ai émis aucune promesse de réalisation. Tali fait de la promotion sur Instagram de costumes balinais traditionnels féminins et se met en scène. Je suis abonné à son compte depuis ce soir là. Le dessin pourra donc attendre mon retour à Paris.

Il s'était remis à pleuvoir depuis à peu près 22 heures. Pas la pluie violente habituelle des orages équatoriaux, mais une petite pluie fine et douce qui nimbait la nuit de quiétude. J'aime la pluie à Bali, elle calme la ville, elle fait taire la circulation et aussi, curieusement, les concerts nocturnes des chiens se répondant en aboiements continus pendant une demi heure parfois. Elle fait fuir les moustiques aussi qui sont nombreux dans cet hôtel d'Ubud alors qu'ils étaient très rares à Kuta. J'ai profité de la quiétude de cette nuit pluvieuse pour travailler sur ces écrits jusqu'à 5 heures et demi du matin.
L'air était frais rappelant celui d'une nuit de fin d'été en France et c'était très agréable. La journée avait été bruyante dans ce café entre les conversations et la circulation fréquente dans la rue Kajeng, j'avais besoin de ces longues heures de calme. Avant d'aller au restaurant j'eus la chance d'entendre très clairement un concert de musique balinaise qui devait se tenir dans la rue et l'enregistrai sur mon téléphone. Le son des percussions chantantes se mêlent au son des fine gouttes d'eau lavant la ville. Il y a des parties calmes et lentes sur lesquelles j'aurais plaisir à méditer de retour à Paris.



Bali Yoga Trip : Sixème jour

vendredi, décembre 29, 2017

Taksu Yoga - rédaction du blog - dessin de Juliette


Ce matin là, je n'ai tout simplement pas entendu le réveil. Je me suis aperçu que l'option augmentation progressif du volume de la sonnerie était désactivée et la sonnerie avait un faible volume. Je me suis dit que des vacances servaient aussi à décompresser et à se reposer et je ne voulais pas rattaquer la vie parisienne épuisé par mes vacances, je ne me suis donc pas formalisé et ai entrepris de me balader dans Ubud et de faire un peu de shopping. Il fallait que je trouve les fameux pantalons promis à mon ami et je commençais à angoisser de ne jamais les trouver.
Je me suis dit aussi que la langueur des lieux commençait à me gagner, que je commençais vraiment à m'acculturer et que c'était plutôt bénéfique. Je crois qu'en fait, à ce moment là les vacances, au sens propre du terme, ont vraiment commencé, je suis devenu nonchalant et suis passé en mode détente.

J'ai pris mon petit déjeuner et ai montré son portrait à Kadek qui était ravie et qui s'est empressée d'en prendre une photo au moyen, de son téléphone.
Puis, j'ai quitté l'hôtel et machinalement, j'ai descendu l'avenue Hanoman vers Yoga Barn parce qu'il y a beaucoup de super boutiques et deux cafés de style français dans lesquels j'avais envie de dessiner.
Quand je suis passé au niveau de Taksu Yoga qui est assez loin de l'avenue Hanoman dans une rue perpendiculaire mais dont l'enseigne se détache bien j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet endroit qui a l'air perdu au milieu d'une rizière et dont la rue qui y mène finit en chemin terreux. Tout un charme, toute une promesse.

Taksu Yoga est un mini complexe qui dispense des cours de Yoga, possède un spa (entendez par là massage, oubliez comme j'ai dû le faire tous vos rêves de balnéo, jacuzzi et autres sauna et pourtant que'est ce que ça ferait du bien) et surtout un magnifique restaurant en plein air avec des tables possédant chacune leur mini chapiteau protégeant les clients des intempéries si fréquentes en cette période de l'année.
Quand je suis entré dans cet espace, à la première table, une belle blonde longiligne (je commence à avoir l'habitude maintenant) m'a salué et j'ai répondu poliment en continuant mon chemin pensant que c'était juste un signe de politesse entre occidentaux. Nous étions effectivement les seuls du restaurant qui était complètement désert.
J'ai continué vers les jardins d'herboristerie construits sur un système d'irrigation surélevé et qui sont une attraction à part entière du lieu puis retournant vers l'entré je me suis rendu compte que la blonde longiligne n'était autre que Juliette que je n'avais pas reconnu parce que d'une part, je ne suis pas du tout physionomiste, et que, d'autre part elle avait ce jour là, laissé tomber le look baba cool/ Kundalini Yoga de la veille pour celui de la fight girl aux jambes et seins moulés avec cheveux soigneusement rammasés en queue de cheval.
Elle me dit sortir d'une séance de Yoga où il n'y avait que trois personnes et que la salade de champignons qu'elle avait commandée ne lui plaisait pas car il y avait des produits laitiers. Je compris qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'étaient les champignons à la grecque ce qu'elle avait pourtant commandé et dont la moitié traînait dans l'assiette qu'elle mis sur le côté en m'invitant à m'asseoir.

J'en profitais pour lui proposer de faire quelques esquisses ce qu'elle accepta. Nous bûmes le jus d'une noix de coco et un jus rouge savamment nommé Juvenator puis elle s’éclipsa pour aller visiter un temple avec des amis.
Nous avons pu entre temps, connaître la magie d'un orage équatorial avec grondement de tonnerre fourni et des trombes d'eaux s'abbattant sur le chapiteau de la table et nous emprisonnant entre quatre murs d'eau. Expérience mémorable.
Je partis quelques minutes plus tard continuer mes dessins dans les cafés français de la rue Hanoman, dont un qui ne passe que des chansons française, et du flamenco. ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté Léo férré ni Reggiani ni les premiers Gainsbourg et ça m'a fait tout drôle d'être obligé d'être à Ubud pour faire ça. Avec le temps pluvieux que j'éprouvais depuis mon arrivée par contre, c'était moyen pour le moral.

Je suis ensuite rentré à l'hôtel ai commandé à déjeuner, ai continué à travailler puis suis allé faire ma sieste de 17 h 00 qui commençait très fort à ressembler à un rituel en oubliant près de ma chaise mon sac contenant mon passeport, mon porte monnaie avec argent et carte de crédit.

Au réveil de la sieste je suis passé en mode panique en comprenant la boulette que je venais de commettre. Le sac m'attendait gentiment à la réception avec l'intégralité de son contenu. J'ai failli prendre le réceptionniste dans mes bras. Je pris ceci comme un signal d'alarme. Je commençai un peu trop à tirer sur la corde, il était temps que je lève le pied.

Ce soir là je dînai à l'hôtel et Kadek tenait la réception. Elle en profita pour me demander de lui offrir son portrait. Hum, j'étais bien embêté, j'aimais beaucoup ce portrait aussi. Je lui dis que je lui donnerai la réponse le lendemain que la nuit portait conseil et qu'un rêve m'inviterait peut être à lui donner l'original du dessin

Bali Yoga Trip - Cinquième jour

jeudi, décembre 28, 2017

Morning flow avec Tanya, Yoga Barn - rédaction du blog - dessin de Kadek


Ce matin là, je ne sais plus si je me suis rendormi après que le réveil ait sonné ou si je ne l'ai tout simplement pas entendu, mais j'ai dû me réveiller à 6 h 00. c'était juste pour déjeuner un peu, prendre une douche, faire les 15 minutes qui me séparent du centre à pied en marchant vite, mais j'ai décidé de tenter le coup. J'ai dû me retrouver à 6 h 30 en train de marcher à vive allure au milieu du marché local qui se tient tous les matins sur la rue Raja Ubud sur laquelle débouche la rue Kajeng où se trouve l'hôtel Depradha.
Marcher à vive allure dans Ubud, et vous vous faites héler par les chauffeur de Taxi toutes les 5 minutes. ça n'a pas loupé. Un chauffeur en costume traditionnel d'un beau camaïeu de bleu à eu le mot qu'il fallait qu'en je suis arrivé à son niveau : _"Yoga Barn ?"
J'ai dit que oui, j'ai négocié rapidement le prix à 20 000 roupies et j'ai enfourché l'arrière de sa machine en prenant bien soin de rembobiner mon sarouel histoire de ne pas finir comme Isadora Duncan.
Il a dévalé l'avenue Hanoman, en pente prononcée dans ce sens là et qui mène à l'hôtel Alaya et à Yoga Barn juste à côté, à vive allure en zigzaguant entre les scooters plus lents que lui et ceux qui venaient en sens inverse et qui roulaient tranquillement au milieu de la route en cette heure de faible circulation. Le vent de la vitesse et la décharge d'adrénaline provoquée par cette situation imprévue a achevé de me réveiller définitivement et je me suis retrouvé dans une forme olympique au pied de la ruelle en moins de deux. Par chance j'avais la monnaie pour les 20 000 roupies et me voilà, quelques minutes plus tard et à 6 h 45 faisant un peu la queue à l'accueil du chapiteau avec d'autres occidentaux bien moins réveillés que moi.

Je me postai au fond de la classe à côté d'un Monsieur d'un certain âge qui n'avait pas l'air très sportif. Un beau couple vint se mettre à ma droite quelques minutes plus tard. Ils devaient avoir moins de trente ans l'un et l'autre. La jeune femme avait un corps de gymnaste accomplie assorti d'un jolie poitrine et des cheveux naturellement blond platine et son compagnon qui mesurait plus d'un mètre 90, très mince, portait de long cheveux châtain clairs et bouclés. Il était torse nu comme la plupart des hommes présents ce matin là sous le chapiteau. Je notai ses abdominaux impressionnants à la fin de la séance. Ni l'un ni l'autre, cependant, ne respiraient une grande joie de vivre.
Pour ma part, pendant les quelques minutes précédant le début de la classe, je mesurais la joie d'être ici au fond de cette salle ouverte derrière moi et sur le côté et le devant, à gauche sur la jungle équatoriale. Les panneaux de jonc avaient été descendus à plusieurs endroits pour limiter les risques dus aux intempéries fréquentes en ce mois de l'année.

Tanya devait avoir 45 ans. C'était une femme un peu corpulente aux cuisses musclées, large bassin et larges épaules. Elle portait une longue jupe culotte faite de coton ou de lin ou d'un mélange des deux d'une couleur oscillant entre l'ocre et le jaune et qui lui tombait sur les chevilles, et un t-shirt blanc. Elle respirait la bonne mère de famille américaine, pleine de force positive, de bienveillance et de confiance.
Elle avait un visage très doux et des cheveux d'un blond tirant sur le roux, mi longs qui lui encadraient souplement le visage. Elle irradiait la douceur, le bonheur de vivre et la sérénité. Se laisser guider par elle pour cette séance serait comme aller au jardin botanique dans la main de sa mère.

La séance, comme toute séance de Vinyasa qui se respecte commença par de longues minutes de méditation, trois Om et Tanya commença son cours en en donnant le thème : Stabilité et mobilité.
Là encore, comme pour la classe avec Brend au Desa Seni, le message était à la fois physique et spirituel : Comment être fort, solide, stable, ancré dans le sol, et à la fois, souple, flexible, mobile, adaptable ?
Au niveau des postures, ça se traduisit par des jambes ancrées dans le sol soit à genoux, soit en posture du guerrier avec des mouvements du haut du corps en avant, en arrière et sur les côté.
Il y eu de longues minutes de salutations au soleil. Quelque chose comme une bonne demi douzaine de salutation au soleil de Hatha Yoga classique de type A et une autre demi douzaine de type B.

Un conseil important fut donné : Tanya nous poussait un maximum dans chaque posture, au maximum de la tension musculaire et de l'équilibre puis nous disait quand nous avions atteint le maximum de rester dans ce maximum et de travailler le relâchement mental, la décontraction. Il fallait tout tendre au maximum puis tenir ce maximum et essayer de le vivre comme une situation tout à fait relax.
j'ai beaucoup aimé l'exercice qui m'avait déjà été suggéré de façon moins directe par une autre prof auparavant : essayer de dissocier effort et tension qui sont souvent irrémédiablement associés dans l'esprit des occidentaux. L'occidental a l'impression qu'il doit être en état de souffrance pour avoir l'impression de travailler à fond.

Au bout d'une heure de pratique, le Monsieur à ma gauche jeta l'éponge et rendit son tapis. Je saluais mentalement son courage, une autre participante fit de même quelque minute plus tard. Il n'y a pas d'horloge sur le plateau, on ne sait jamais quand la séance va finir avant de se faire indiquer la posture de savasana.

Tanya est restée après le cours en regardant les gens s'en aller pour répondre à d'éventuelles questions. Je suis allé la remercier. C'était sincère. J'avais trouvé le cours extrêmement précis, détaillé, construit.
Ce n'était pas une séance difficile, beaucoup moins difficile que celle du Desa Seni deux jours plus tôt avec Brend, mais c'est le principe du morning flow de 7 h 00 à Yoga Barn.
ça démarre bien la journée sans qu'on soit épuisé pour autant alors qu'il reste toute la journée à terminer.

Je suis allé boire un jus au bar à jus du rez de chaussée qui fait face à l'accueil du chapiteau. Les jus se vendent en bouteille et les vendeurs vous assurent sur parole qu'ils viennent juste d'être fait à la minute. J'ai un peu ironisé et j'en ai pris un quand même et suis allé m'avachir sur l'immense sofa extérieur sur le côté du grand préau au plancher patiné par les intempéries. Tanya est passée devant moi et m'a fait un petit sourire, j'imagine, en me voyant avachi sur mes coussin telle un pacha en sarouel blanc, comblé par la séance et la satisfaction non dissimulée de savourer ce jus aux prétendues vertus magiques.

Je suis rentré à l'hôtel prendre mon petit déjeuner. Puis j'ai travaillé sur le dessin de Kadek qui était off ce jour là et sur ce blog en m'imaginant retourner faire un Vinyasa à Yoga Barn à 17 h 00 mais tout ce dont j'ai été capable à 17 h 00 fut de faire une sieste. J'ai eu l'impression de me réveiller à 20 h 00 mais quand je suis descendu au restaurant de l'hôtel, les hôtesses m'ont annoncé qu'il était 22 h 30 et que le service venait juste de se terminer.

Je suis sorti dans Ubud afin de trouver un restaurant ouvert, mais 22 h 30 à Ubud c'est comme 3 heures du matin à Paris, tout est fermé et la ville pratiquement déserte. Il règne alors un calme inhabituel à part les quelques voitures qui continuent de circuler et qui sont assez nombreuses finalement (je ne sais pas ce que font les balinais la nuit à circuler comme ça)

J'ai fini par trouver un super restaurant ouvert à quelques centaines de mètres de l'hôtel où j'ai mangé comme un roi. je me suis retrouvé à côté d'un couple de brésiliens, profs d'anglais tous les deux et qui avaient désespéré comme moi de trouver à se restaurer à cette heure tardive pour Ubud.
Nous avons remercié en choeur et chaleureusement le personnel du restaurant pour cela.
La journée à travailler au café avait aussi portée ses fruits au niveau de la sociabilité. Au café, se succédaient des habitués et des touristes venus se perdre dans cette rue peu fréquentée. ça parlait toute les langues du monde. Il y avait ce groupe de femme, une allemande d'une 40 aine d'année qui semble être en résidence à Ubud et que je coise tous les jours au café, et ses amies australiennes, allemandes et italiennes qui comme toutes les femmes du monde adorent se retrouver pour papoter et qui ont l'air d'être un groupe de féministes actives pour les quelques bribes de conversations que j'ai pu saisir entre deux coups de crayons ou deux paragraphes.
Bref une complicité certaine s'était installé entre ces femmes et moi ainsi qu'avec les jeunes rockers balinais qui animait le café. J'avais bien avancé sur ce blog, fini le portrait de Kadek. La journée avait été productive.

Bali Yoga Trip - Quatrième jour

mercredi, décembre 27, 2017

Shopping - transfert à Ubud - visite d'une ferme écologique dans la jungle - découverte de l'hôtel - découverte d'Ubud


Pas de Yoga ce matin là. Je me lève très tôt, mais j'ai mes valises à refaire. J'ai pris pratiquement tous mes vêtements d'été, trois paires de chaussures et mes baskets. De la pure folie. Au final je vais passer toutes les vacances vêtu d'un sarouel et de débardeurs. Je vais aussi finir par acheter des tongues et dire au revoir définitivement aux chaussures.
Je retourne au magasin de sarouel pour en acheter deux autres pour moi et deux autres pour un ami. Malheureusement ils n'en ont plus que deux. Je les prends en ayant encore obtenu une ristourne. Depuis plusieurs jours, j'ai repéré un magnifique sac de voyage en cuir dans une boutique. Malheureusement à chaque fois que j'y suis allé elle était fermée.
Il y a un numéro de téléphone sur la porte. J'ai trop envie de ce sac, et j'en ai besoin, j'ai eu du mal à fermer ma valise et il me reste encore des choses à transporter. Je tente d'appeler le numéro avec mon téléphone mobile. Par pure magie ça fonctionne. La propriétaire m'explique qu'elle est tenue par des cérémonies religieuses ces derniers jours mais ele me donne rendez vous le jour même à 11 h 30. Le check out est à midi. Tout se goupille bien

J'arrive à l'heure, la propriétaire et son mari m'attendent dans le magasin. J'angoisse un peu du prix que la propriétaire va m'annoncer. Un sac comme celui là à Paris c'est minimum 600 euros.
L’annonce faite, je n'en crois pas mes oreilles, la propriétaire me demande 66 malheureux euros pour ce sac de voyage. Je négocie pour la forme et cède à la première ristourne de 6 euros.
Rentré à l'hôtel je descends faire mon check out avec cette nouvelle pièce de bagage flambant neuve. Je ne suis pas peu fier ! je remercie les réceptionnistes, couvre l'hôtel de louange dis que je reviendrai et laisse 50 000 roupie de pourboire.
Je sais que pourrais négocier un trajet pour Ubud en taxi pour 100 000 roupies mais j'accepte la voiture privée proposée par l'hôtel pour un prix de 375 000 roupies. La voiture avec chauffeur en uniforme arrive bientôt et me voilà partie pour la deuxième partie du voyage : Yoga à Ubud, la Mecque du Yoga à Bali.

Pendant le voyage j'essaie de me concentrer sur les paysages magnifiques traversés, mais c'est plus fort que moi, je pique du nez, je m'écroule de fatigue. Le chauffeur me propose une halte dans une ferme de écologique pour déguster du café. j'accepte avec plaisir. J'ai besoin d'un bon coup de fouet.
J'ai passé un très agréable moment dans la ferme. Dégustation de toutes sortes de cafés et de thés agrémentés d'épices produites sur place dans de curieuses paillotes montées sur pilotis perdues dans la jungle équatoriale. J'ai acheté pas mal de produits dans la boutique, huile de coco, chocolat cru et bio, mélanges de thé parmi ceux que je venais de déguster.

L'arrivée à Ubud a été difficile. Traffic très dense, embouteillage interminable à l'entrée de la ville dont on ne sait pas trop où est le début d'ailleurs. Nous passons avec le taxi à proximité de la célèbre Monkey Forest et je peux apercevoir à un moment une meute de singes très agités, se chamaillant des fruits. Un tantinet agressif les singes de la Monkey Forest je trouve.
J'arrive à l'hôtel. C'est tout un charme. Je découvre que l'hôtel n'est pas vraiment sur la rue Raya Ubud, mais au début de la rue Kajeng ce qui est beaucoup mieux au final.
La rue Kajeng c'est tout un charme, elle est faite de pavés de galets et de dalles de bétons où l'on peut lire des inscriptions faites dans le béton frais. Je ne comprends absolument pas comment cela a été fait car certaines inscriptions sont des pubs, d'autres des noms de couples, d'autres encore des oeuvres d'art. Certaines dalles datent de 1984, 1989, d'autres de 2007, 2009. Les dalles du milieu de la rue où passent les véhicules sont presque effacées, celles en bord de rue, très lisibles encore.
L'hôtel est construit à flanc de colline et ne comporte que 6 chambres. L'hôtel est construit au dessus d'un café qui fait partie de l'établissement. Tout de suite je comprends que ce café va faire tout le charme de mon séjour à Ubud. Alors que j'y pose mes valises je comprends qu'il y a dans ce café toute une clientèle d'habitués, locaux et occidentaux qui en ont fait un repère de sociabilité. Ce café a une âme.
Je suis là, en train de poser mes bagages, vétu d'un sarouel et d'un débardeur blancs, le chapelet acheté à Samhadi Yoga enroulé autour du poignet droit, les cheveux en bataille et le tain hâlé et j'obtiens d'emblée les sourires complices de deux occidentales vraisemblablement dans le milieu du Yoga elles aussi vu leur look, et de la bande de jeune balinais animant ce café et dont j'apprendrai plus tard qu'ils sont aussi musiciens de rock.

Un des jeunes rockeur balinais du café m'aide à monter mes bagages un étage plus haut dans le lobby de l'hôtel installé dans le fond de la salle du restaurant complètement ouverte sur l'extérieur. Tout de suite l'accueil est excellent. Une jolie réceptionniste Kadek fait mon check-in et je la prends en photo pour faire un portrait d'elle. Je sympathise très vite avec les trois hôtesses qui vont faire la joie de mon séjour : Kadek, Putu et Ayu. Je serai "Mister Marc" pour elles pendant tout mon séjour et elle seront au petits soin pour moi, adorables !

L'hôtel est magnifique. Piscine de charme, salle de restaurant sous chapiteau ouverte sur la piscine et le temple en face.
L'hôtel fait face au célèbre temple Saraswati de l'autre côté de la rue. On en voit une partie des jardins depuis le restaurants.
Encore beaucoup de bassins visibles ça et là avec les couleurs pastels de nénuphars. L'accès au chambres fait passer devant l'entré d'un petit temple creusé dans la roche et ouvert sur le ciel. Tous les matins une femme vient y renouveler les offrandes.
Je découvre la chambre. Je suis à la chambre 6. Je n'en crois pas mes yeux : elle est spacieuse, décorée avec goût, donne sur un large balcon, comporte un mini bar et une salle de bain avec baignoire !
La chambre 6 est une des trois chambres du deuxième étage et est la chambre la plus au sud, si bien, que depuis le balcon la vue est magnifique en face vers l'ouest et à gauche vers le sud. J'ai donc une vue imprenable sur les toits d'Ubud faits de tuiles oranges ou terre de sienne ou bien de chaume, tous se fondant dans la végétation fournie de la jungle équatoriale mêlant magnolia en fleurs, palmier et bananiers. Tout ça pour 25 euros la nuit pendant les fêtes de fin d'année. Vive Bali, vive Ubud !
Je me remets vite de mes émotions et suis tout excité d'aller découvrir la ville et surtout les centres de Yoga censés être à côté de l'hôtel et pour lesquels j'ai réservé cette hôtel : Yoga Barn et Radiantly Alive qui sont les deux centres d'Ubud les plus cités par les bloggueurs.

Vite, je me connecte à Internet et au moyen de Google Map, je me confectionne un plan sur l'une des feuilles de mon carnet de dessin. Yoga Barn et Radiantly Alive sont respectivement dans deux rue parallèles.
Je repère assez vite la rue dans laquelle se trouve Yoga Barn. Je commence à la descendre. Au milieu de la rue je suis intrigué par ce qui ressemble à l'entrée d'un temple. Arrive une énième blonde longiligne qui commence à engager la conversation. Elle m'explique qu'il y a une séance de Kundalini ici tous les jours à 18 heures et qu'elle y va. Elle me dit qu'elle est australienne qu'elle s'appelle Juliette que sa mère est française et qu'elle ne parle pas un mot de français. Elle est vite rejointe par un ami français Yoann avec qui j'échange quelque mots rapides, puis je les laisse aller faire leur séance de Kundalini et je reprends ma route vers Yoga Barn.
J'ai un peu du mal à trouver. La vendeuse d'un magasin de Yoga m'indique le chemin et je finis par découvrir la ruelle qui y mène. Je croise dans la ruelle deux femmes au look hippie dont j'obtiens au passage les mêmes sourires complices qu'avec celles du café. Je crois qu'ici, j'ai frappé à la bonne porte et que je suis dans mon élément.

Yoga Barn est impressionnant. C'est un peu comme de demander à Disney : "voilà, faites moi un centre de Yoga dans les rizières d'Ubud, lâchez vous vous avez carte blanche !"
En résulte un immense complexe construit à flanc de colline lui aussi, avec, un accueil en haut, à l'arrivée, un restaurant un étage plus bas jouxtant une salle de méditation, une immense scène faite de parquet au niveau le plus bas avec un autre bar à jus, et un deuxième accueil donnant accès aux cours principaux qui se tiennent dans une immense salle ouverte sur la jungle équatoriale et pouvant abriter 80 personnes. A côté du deuxième accueil, une grande boutique dédiée au Yoga aux vitrines impeccables digne de celles des galeries du Louvre.
Yoga Barn en journée grouille de monde et ressemble à un casino de Las Vegas qui serait dédié au Yoga. On a l'impression de se trouver dans un congrès international de Yogi et ça met une drôle de pression au départ. Les cours sont sans réservation et il est conseillé pour la plupart des cours d'arriver une demi heure à l'avance pour être sûr d'obtenir une place sous le grand chapiteau qui ressemble à un paquebot de bois ouvert sur la jungle et les rizières et pour certain cours très prisés une heure d'avance est conseillée.
Mais ce n'est pas fini. Derrière le chapiteau principal se trouve une rizière entourée d'un autre restaurant et deux autres salles de Yoga ou de méditation.
J'interromps là ma visite mais je suppose que je n'ai pas tout vu. Il y a le plan complet du centre sur le programme hebdomadaire que j'ai pris la peine de prendre. Je me redonnerai une chance d'explorer le centre le plan à la main plus tard.

Je reprends ma visite de la ville en remontant la rue parallèle à celle sur laquelle débouche la ruelle qui mène à Yoga Barn. Celle-ci est extrêmement calme et pullule de chambres d'hôtes. Je vois un grand restaurant abrité sous un simple chapiteau et je rentre pour jeter un oeil. Une des balinais présent me dit qu'il faut que j'aille voir la piscine en contre bas. Je le fais et je débouche sur un complexe de luxe : en contrebas du premier restaurant il y a des terrasse bordée par des piscines à débordement. Les piscines donnent sur un ravin vertigineux au fond duquel coule un petit ruisseau. La terre de ces gorges est ocre et parcouru de végétation équatoriale. L’endroit est absolument magique et j'y croise effectivement trois couples d'occidentaux semblant tous être en lune de miel.
Un peu plus loin, un bar où tout n'est que bois clair, très sobre et très calme. Il n'y a aucun client. Je le note mentalement comme un futur refuge lorsque j'aurais besoin d'écrire ou de dessiner dans le plus grand calme. Cette rue est idéale pour ça.

Je finis par arriver au centre Radiantly Alive. Je suis un peu déçu. J'avais, suite à un repérage sur Internet, en tête, des images d'une salle obscure, intime, perdue dans la végétation un peu dans l'esprit du Samhadi Yoga de Canggu. Ma première impression face aux lieux est tout le contraire. Le centre est en travaux. Ils sont en train de refaire complètement le restaurant. L'accueil ressemble à celui d'un club de sport New Yorkais. Les hotesses semblent être en uniforme. Tout est trop propre, trop lisse. Je prends quand même le programme qui ne me convainc pas vraiment non plus.

Je rentre à l'hôtel et discute un peu avec Putu qui me prévient qu'il y aura un spectacle de danse Balinaise dans le temple en face. On voit très bien la scène déjà préparée pour l'occasion depuis une des tables du restaurant. Je demande à Putu de me réserver cette table et je commence mon séjour à Ubud par un diner spectacle d'une espèce d'opéra balinais où des personnages bizarres évoluent en chantant avec des voix de chanteurs de metal au milieu des instrument de Gamelins joué par des femmes entre deux âges vêtues de jupe bleu marine et de chemises blanches.
De temps en temps ces femmes se mettent à chanter elles aussi avec des voix de fausset comme une sorte de choeur similaires à ceux des tragédie grecques. Cela augmente le côté archaïque, primitif du spectacle et le rend d'autant plus dépaysant.

Il y a des monstres qui se disputent, un prince et une princesse qui tombent amoureux, les suivantes de la princesse qui ponctuent ce spectacle de plusieurs ballets, la princesse finit pas se faire rapter par un des monstres, puis il y a un ballet de singes. Le prince récupère la princesse à la fin et tout finit bien.
Sincèrement, entre la musique à percussion, les voix déformées, les costumes complètement délire je trouve la culture balinaise franchement déjantée. Les danses sont à la fois très sobres et très sensuelles. C'est agréable de sentir toute cette culture traditionnelle encore très présente à Bali. De tomber inopinément au coin d'une rue sur un temple où se trouvent des dizaines d'enfants en costume traditionnel s'apprêtant à répéter un spectacle, ou croiser ça et là des hommes ou des femmes de tous âges portant ce costume traditionnel.